mercredi 12 septembre 2007

L'imam Malik


Son arrière grand-père, 'Abou ^Amir, était un grand compagnon qui a assisté à toutes les batailles menées par le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam à l'exception de celle de Badr.Son grand-père, Malik bin 'Abi ^Amir, était un grand tabi^iy et un de leurs savants. Il était l'un des quatre qui ont eu le privilège de prendre le corps de ^Outhman bin ^Affan, la nuit, pour l'enterrer.Son père lui aussi était un savant.رضي الله عنهمL'Imam Malik رضي الله عنه est né en 93 de l'Hégire. Sa mère l'a porté durant trois ans. Il était grand, majestueux, presque chauve, sa barbe était blanche et la couleur de sa peau était blanche tirant vers le blond.A la fin de sa vie, l'Imam Malik est tombé malade. C'était un dimanche. Il resta ainsi durant 22 jours puis il mourut, un dimanche, le 11 Rabi^ou l-'Awwal de l'année 169 de l'Hégire.Ses enfants s'appelaient Yahya, Mouhammad, Hammad et 'Oummou 'Abiha.Parmi les meilleures choses que l'Imam Malik ait laissées pour la communauté, nous pouvons citer son œuvre intitulée Al-Mouwatta'.Ce livre était une innovation (bid^ah) très importante et éminemment digne d'intérêt. En effet, ni les compagnons, ni les tabi^in ne notaient les hadith et ces derniers étaient transmis oralement. Les hadith étaient ainsi transmis et retenus jusqu'à ce que les savants prissent peur que la science ne disparaisse avec la mort des grands savants. C'est ainsi que notre maître ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz, a ordonné à l'un des savants de son époque, de noter la Sounnah et d'écrire les hadith du Messager de Allah.L'Imam Malik a rapporté ce fait et a précisé qu'il avait en plus ordonné aux savants de toutes les régions, de mettre eux aussi par écrit tout ce qu'ils savaient.Puis, à l'époque des tabi^in, on commença à classer les hadith et à noter la Sounnah dans des recueils. Cela se passait à une époque où les savants étaient en grand nombre dans les villes, mais il y avait aussi beaucoup d'hérétiques tels que les Khawarij, les Qadariyyah et les Chïtes.C'est ainsi que parmi les premiers à avoir rassemblé la Sounnah dans des recueils, nous pouvons citer, entre autres, Ar-Rabi^ bin Sabih. Mais ils écrivaient des chapitres de manière éparse jusqu'à ce que les savants de la deuxième moitié du deuxième siècle commencèrent à bien noter les lois (c'est-à-dire que les chapitres des hadith formaient les chapitres des lois). C'est dans ce contexte que l'Imam Malik écrivit Al-Mouwatta'. Mais il est à noter que dans son œuvre, il sélectionna les hadith les plus sûrs, rapportés par les savants du Hijaz . Il y adjoignit beaucoup de paroles de sahabah ainsi que beaucoup de fatawa des tabi^in .Ensuite vinrent des Imam qui composèrent des recueils avec uniquement des paroles prophétiques, cela se passa à la fin du deuxième siècle.Le livre Al-Mouwatta' était considéré comme étant le livre le plus sûr à propos de la Sounnah, jusqu'à ce qu'apparaisse le Sahih de l'Imam Al-Boukhariy, qui est en fait un recueil ne contenant que des paroles prophétiques.Les savants disent que l'Imam Malik avait écrit une dizaine de milliers de paroles prophétiques, puis il a commencé à sélectionner les plus sûres pendant 40 ans et que c'est la raison pour laquelle il a intitulé son œuvre Al-Mouwatta', qui signifie : Qui a été fait lentement.^Oumar bin ^Abdi l-Wahid, un disciple de l'Imam Al-'Awza^iy, a dit : "Nous avons récité Al-Mouwatta' devant l'Imam Malik (pour l'apprendre) pendant 40 jours. Il nous dit alors : "C'est un livre que j'ai écris durant 40 ans et vous l'avez étudié et appris pendant 40 jours; ce que vous en comprenez est bien peu..." L'Imam Malik, en parlant de son enfance a dit dans le sens approché : " J'ai dit à ma mère : "Permets-tu que je sorte pour demander la science ?" (Il était alors à Médine, la ville du prophète où il lui suffisait d'aller dans n'importe quelle mosquée pour trouver des savants). Elle m'a dit : " Viens, je vais t'habiller comme les hommes de la science". Alors elle m'a mis le turban sur la tête... Puis elle m'a dit : "Vas maintenant et note." Et il a précisé : Elle me disait souvent : "Vas chez Rabi^ah" (C'est à dire chez l'Imam Rabi^atou r-Ra'y).Cela nous montre ô combien sa mère était sage et pieuse !L'Imam Malik rapporte : " J'avais un frère qui était de l'âge de l'Imam bin Chihab Az-Zouhriy (Az-Zouhriy n'est autre que le chaykh de l'Imam Malik). Un jour, notre père nous a posé une question dans le domaine de la chari^ah. Mon frère répondit correctement alors que je me trompai. Par la suite, mon père me dit : " Les pigeons t'ont-ils tellement préoccupé que tu n'as pas recherché la science ?". C'est alors que je me suis faché et que j'ai décidé de me consacrer à apprendre auprès de Ibnou Hourmouz. Cela dura sept ans durant lesquels je ne rapportais que de lui. Je mettais dans ma manche des dattes que je distribuais à ses enfants en leur disant: "Si quelqu'un vous demande où est le chaykh (votre père), dites qu'il est occupé !".Notre maître l'Imam Malik possédait une mémoire brillante et il nous le prouve lorsqu'il nous rapporte : "Un jour, Ibnou Chihab a récité pour moi 40 hadith et plus encore. Parmi ces hadith, il y en avait qui étaient très longs. Je les ai retenus puis je lui ai demandé de me réciter à nouveau les quelques hadith qui étaient en plus des 40. Il refusa et je lui dit alors : "Si vous étiez à ma place, n'auriez-vous pas aimé qu'on les répéta pour vous?". Il répondit par l'affirmative et il les répéta. C'est ainsi que je vis que tout ce que j'avais retenu était correct."Il a dit aussi : "Les gens ont maintenant une mauvaise mémoire. J'allais chez Sa^id Ibnou l-Mouçayyib, ^Ourwah, Al-Qaçim, 'Abou 'Ouçamah, Salim, et d'autres encore ... Je faisais une tournée et auprès de chacun d'eux, j'apprenais 50 à 100 hadith et je n'ai jamais mélangé les hadith de l'un avec ceux des autres. "Allah ta^ala nous dit dans le Qour'an :ce qui signifie : "Nous avons fait descendre la révélation et Nous en sommes le Gardien." Et en effet, Allah a préservé notre religion avec des hommes tels que l'Imam Malik رضي الله عنه .Notre maître l'Imam Malik éprouvait un profond respect pour le Prophète et pour sa parole.A ce sujet, on rapporte que lorsque les gens venaient chez lui, il leur envoyait sa servante qui leur demandait : "Le chaykh vous demande si ce que vous cherchez est le hadith ou bien des réponses à des questions." S'ils disaient : "Nous avons des questions à lui poser", il sortait et donnait des fatawa. Par contre, s'ils disaient: "Nous recherchons le hadith", il leur faisait dire de s'asseoir puis il allait prendre un bain, se parfumait, s'habillait avec des vêtements propres, mettait le turban. On disposait pour lui une chaire face aux gens et il venait, rempli de la crainte de Allah. Et jusqu'à ce qu'il termine, on faisait brûler de l'encens.Une fois, l'Imam ^Abdoullah Ibnou l-Moubarak a dit : "J'étais chez l'Imam Malik alors qu'il nous citait des hadith et j'ai remarqué qu'un scorpion le piquait, et ce, à 16 reprises. Lui, changeait de couleur, devenait jaune, mais n'interrompit jamais le hadith du prophète ". Lorsqu'il eût terminé et que les gens furent partis, je vins lui dire : " 'Abou ^Abdillah, j'ai vu de vous ce qui était absolument étonnant aujourd'hui !". Il me répondit: "Oui, j'ai persévéré parce que je respecte les paroles du prophète ". (Cela signifie qu'il ne voulait, en aucun cas, interrompre la parole du Prophète, fusse pour 16 piqûres de scorpion !).Un de ses disciples a dit : "On posait des questions (au sujet de la jurisprudence) à l'Imam Malik. Il répondait alors à celui qui avait posé la question: "Vas jusqu'à ce que j'aie réfléchi à la réponse". Puis il hésitait avant de répondre. Nous l'interrogeâmes à ce sujet, il se mit alors à pleurer et dit : "Je crains d'avoir beaucoup de questions le jour qui n'est pas comme tous les autres jours".Il disait par ailleurs : "Celui qui aime répondre aux questions concernant la religion, qu'il pense qu'il s'expose par cela au paradis ou à l'enfer et qu'il réfléchisse à la façon de s'en sortir au jour dernier puis, qu'après cela, il réponde. Et il n'y a rien de plus dur pour moi que de répondre à une question sur le halal et le haram car cela (la réponse) est une affirmation d'une Loi de Allah et j'ai connu des hommes de science dans notre pays (en parlant de Médine) pour qui, répondre à une question concernant le halal et le haram était aussi terrible que de subir la mort".Pourtant aussi savant, intelligent et saint qu'il était ; Malik, que Allah l'agrée, ne répondit un jour qu'à 6 questions sur les 48 qui lui furent posées, et au sujet de celles restées en suspens il dit : "Je ne sais pas".Il était si majestueux qu'on le comparait à un sultan car il était très écouté. Et il était si modeste qu'il s'est accusé lui même de ne pas avoir été sincère après qu'il eut écrit Al-Mouwatta'. C'est ainsi qu'il dit : "Je le mets dans l'eau et s'il se mouille, c'est que je ne suis pas sincère et je ne le récupèrerai pas". Alors il le mit dans l'eau et le livre ne fut pas mouillé.Chers frères, chères soeurs, il faut apprendre auprès des grands savants qui ont suivi les traces des élites, comme l'Imam Malik. Que l'on soit modeste, que l'on ne se prenne pas pour des jurisconsultes, que l'on ne réponde pas aux questions avant même qu'elles soient posées et que l'on ne dise pas que les jurisconsultes sont des hommes comme nous et que nous pouvons faire comme eux !

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