dimanche 28 octobre 2007

Exposé sur l'importance de la science du tawhid


La science concernant Allah et Ses attributs est la plus honorable des sciences et c'est la science qui a le degré le plus haut. Elle est l'obligation la plus importante qui prime sur toute autre science. On la nomme la science des fondements (al-'ousoul), la science de l'unicité (at-tawhid) et la sciences de la croyance (al-i^tiqad). Le Prophète s'est qualifié du plus haut degré dans cette science. Il a dit : ('ana 'a^lamoukoum bil-Lahi wa 'akhchakoum lah) [1] ce qui signifie : « Je suis d'entre vous celui qui connaît le plus Allah et celui d'entre vous qui Le craint le plus ». Cette science est par conséquent la plus importante à acquérir et celle qui a le plus droit à l'honneur et à la glorification. Allah ta^ala dit : (Fa^lam 'annahou la 'ilaha 'il-la l-Lah, wa staghfir li dhanbik ) [sourat Mouhammad / 19] ce qui signifie : « Sache qu'il n'est de dieu que Allah et demande pardon pour ton péché »

Il a fait précéder l'ordre de connaître le tawhid sur l'ordre de demander le pardon. En effet, le tawhid est lié à la science des fondements (al-'ousoul) et la demande de pardon est liée à la science des branches (al-fourou^).

Le sujet de la science de al-kalam, c'est d'une part l'observation, c'est-à-dire de prendre pour preuve la création de Allah ta^ala pour confirmer Son existence et Ses attributs de perfection, et d'autre part les textes de loi dont sont extraits les témoignages et ceci conformément à la loi de l'Islam et non sur les bases des philosophes, parce que les philosophes ont à ce sujet des propos connus chez eux tels que la théologie (al-'ilahiyyat). Les savants du tawhid ne parlent pas au sujet de Allah et au sujet des anges et autres que cela en se basant uniquement du point de vue de la raison, mais ils font référence à la raison pour la prendre à témoin sur l'exactitude de ce qui a été rapporté du Messager de Allah , car la raison chez les savants du tawhid est un témoin de la Loi de l'Islam et non le seul fondement de la religion. Par contre les philosophes ont considéré la raison comme seul fondement sans se référer à ce qui a été rapporté des prophètes. Ils ne s'attachent pas à allier l'observation rationnelle à ce qui a été rapporté des prophètes, bien que l'observation rationnelle saine ne va pas à l'encontre de ce qui a été rapporté par la loi de l'Islam et ne la contredit pas.

Allah a incité Ses esclaves, dans le Qour'an, à observer Sa création pour connaître Sa toute-puissance. Il dit ta^ala : ('awalam yandhourou fi malakouti s-samawati wa l-'ard) [sourat Al-'A^raf / 185] ce qui signifie : « Ne méditent-ils pas au sujet des cieux et de la terre ? » et Il dit ta^ala : (sanourihim 'ayatina fi l-'afaqi wa fi 'anfouçihim hatta yatabayyana lahoum 'annahou l-haqq) [sourat Foussilat / 53] ce qui signifie : « Nous leur manifesterons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes afin qu'il leur soit clair que c'est la vérité ».

Cette science, avec ses arguments rationnels et textuels du Livre (Al-Qour'an) et de la Sounnah est nommée la science de al-kalam. L'origine de cette dénomination tient au grand nombre de contrevenants qui se réclament de l'Islam et aux longues discussions des gens de la tradition pour montrer la vérité. Certains ont dit : elle s’appelle ainsi parce que la plus célèbre des discussions portait sur la question de la parole de Allah ta^ala, si elle n'avait pas de début (ce qui est vrai) ou si elle entrait en existence (ce qui est faux). Al-Hachawiyyah [2] ont dit : Sa parole est constituée de sons et de lettres. Ils ont exagéré à tel point que certains d'entre eux ont dit que cette voix n'a pas de commencement et qu'elle est de toute éternité, que la forme des lettres qui sont dans les mous-haf les livres du Qour'an n'a pas de commencement et existe de toute éternité, ils sont sortis du cadre de la raison. Un autre groupe a dit : Allah ta^ala parle dans le sens qu'Il crée la parole dans autre que Lui, comme l'arbre auprès duquel Mouça a entendu la parole de Allah, et non pas dans le sens que Allah a une parole propre à Lui-même qui est un de Ses attributs, ceux-là sont les mou^tazilah, que Allah les enlaidisse. Quant aux gens de tradition ('Ahlou s-Sounnah) ils ont dit : Certes, Allah parle par une parole propre à Lui-même qui n'a pas de début, éternelle, qui n'est ni lettre, ni son et qui ne change pas d'une langue à une autre.

Si quelqu'un dit : Il n'a pas été rapporté que le Prophète a enseigné à l'un des compagnons cette science ni que l'un de ses compagnons l'a apprise ou l'a enseignée à autrui. Cette science est apparue au contraire après leur époque, si cette science était donc si importante dans la religion, les compagnons et les successeurs seraient les premiers à l'avoir apprise.

On dira : Si par cette parole, il vise qu'ils n'ont pas connu Allah, Ses attributs, Son unicité et Son exemption de toute imperfection ainsi que la véracité de Son messager et l'exactitude de ses miracles par l'argumentation rationnelle mais qu'ils ont admis tous cela par imitation, ce serait des dires très éloignés de la vérité et des paroles abominables

En réponse à ceux qui disent : (Pourquoi parlez-vous avec la science de al-kalam alors que les compagnons ne l'ont pas fait ?), Abou Hanifah que Allah l'agrée a dit : « Ils sont plutôt à l'exemple de gens qui n'étaient pas en présence de ceux qui les combattaient, ils n'avaient donc pas besoin de sortir les armes. Nous, nous sommes à l'exemple de gens qui sont en présence de ceux qui les combattent, et qui ont donc besoin de brandir les armes » fin de citation.

S'il vise maintenant que les compagnons n'ont pas prononcé ces expressions terminologiques en usage chez les gens de cette science comme : la substance élémentaire (al-jawhar) et la caractéristique (al-^arad), le possible (al-ja'iz) et l'impossible (al-mouhal), l'entrée en existence (al-hadath) et l'exemption de début (al-qidam), nous le lui concédons mais nous montrons qu'il y a l'équivalent dans toutes les autres sciences, car il n'a pas été rapporté du Prophète ni de ses compagnons qu'ils ont prononcé des termes comme l'abrogatif (an-naçikh) et l'abrogé (al-mansoukh), le global (al-moujmal) et l'équivoque (al-moutachabih) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens de l'exégèse (at-tafsir), ni des termes comme l'analogie (al-qiyas) et la préférence (al-istihsan), l'homologie (al-mou^aradah) et l'antinomie (al-mounaqadah), l'absolu (at-tard) et la condition (ach-chart), la cause (as-sabab) et la raison (al-^il-lah) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les spécialistes de la jurisprudences (al-fiqh), ni des termes comme la récusation (al-jarh) et la déclaration de fiabilité (at-ta^dil), ce qui est rapporté d'une seule personne (al-'ahad), ce qui est répandu et célèbre (al-mach-hour) et ce qui est rapporté par un grand groupe à un grand groupe à chaque génération (al-moutawatir), le sûr (as-sahih) et l'étrange (al-gharib) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens du hadith. Quelqu'un est-il à même de dire qu'on doit réfuter ces sciences pour ce prétexte ? Le fait est seulement qu'à l'époque du Prophète , les innovations d'égarement et les passions concernant les choses de la croyance n'étaient pas encore apparues, il n'y avait donc pas besoin d'entrer dans les détails et d'employer les terminologies.

En effet, la base de cette science existait chez les compagnons et était davantage répandue chez eux que parmi ceux qui sont venus après eux. Le fait de parler dans cette science pour répliquer aux gens innovateurs a commencé à l'époque des compagnons tels que Ibnou ^Abbas et Ibnou ^Oumar qui ont répliqué aux mou^tazilah. A l'époque des successeurs, ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz et Al-Haçan Ibnou Mouhammad Ibni l-Hanafiyyah et d'autres encore leur ont répliqué. ^Aliyy, karrama l-Lahou wajhah, a coupé court aux khawarij par l'argumentation et a coupé court à un matérialiste [3] (dahriyy). Il a fait taire par les arguments quarante juifs assimilationnistes par des paroles précieuses et détaillées. Al-Hibr Ibnou ^Abbas que Allah les agrée tous deux, a brisé les khawarij, là encore par l'argumentation, le juge Qadi 'Iyyas Ibnou Mou^awiyah a brisé les qadariyyah, le Calife ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz a cassé les disciples de Chawdhab le kharijite et il a écrit un traité pour répondre au mou^tazilah qui est un bref traité. De même Rabi^atou r-Ra'y, le Chaykh de l'Imam Malik, a brisé Ghaylan Ibnou Mouslim Abou Marwan le qadarite.

S'est également occupé de cette science, Al-Haçan Al-Basriyy qui fait partie des plus grands successeurs.

Si quelqu'un dit : Al-Bayhaqiyy [4] a rapporté par une chaîne de transmission sûre que Ibnou ^Abbas a dit : « Réfléchissez sur toute chose mais ne réfléchissez pas sur la réalité de Allah » car cela est interdit.

La réponse est la suivante : l'interdiction porte sur la réflexion au sujet de la réalité de Allah tout en ordonnant de réfléchir au sujet des créatures, car cette dernière réflexion implique l'observation, la pensée et la méditation sur ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre pour en tirer la preuve de l'existence du Créateur et de Sa non-ressemblance avec aucune de Ses créatures. Celui donc qui ne distingue pas le Créateur de Ses créatures, comment va-t-il agir conformément à cette parole rapportée et sûre ? Le Qour'an a ordonné d'apprendre conformément aux lois de l'Islam les preuves sur Son existence ta^ala, sur la confirmation qu'Il a l'attribut de la science, la puissance, la volonté, l'unicité et ainsi de suite. Aucun Imam digne de considération n'a mis en cause cette science qui est le but de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, les gens de tradition prophétique et de la majorité, du Salaf et du Khalaf.

Ce qui a été rapporté de Ach-Chafi^iyy qu'il a dit : « Si l'esclave était jugé par Allah pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour le kalam », ces propos dans ces termes-là n'ont pas été authentifiés de lui. Par contre les propos authentifiés de lui sont les suivants : « Si l'esclave était jugé par Allah ^azza wa jall pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour quelque chose issue de ses passions » [5] . Les passions (al-'ahwa'), pluriel de passion (hawa) c'est ce vers quoi ont penché les esprits des innovateurs qui se sont écartés de ce sur quoi étaient les gens du Salaf, c'est-à-dire ce à quoi se sont attachés les innovateurs dans la croyance comme les khawarij, les mou^tazilah, les mourji'ah, les najjariyyah et autres, qui constituent les soixante-douze groupes, conformément à ce qu'il a été rapporté dans le hadith très répandu et connu (mach-hour) : (wa ‘inna hadhihi l-millata sataftariqou ^ala thalathin wa sab^in firqatin, thintani wa sab^ouna fi n-nar, wa wahidah fi l-jannah wahiya l-jama^ah) [rapporté par Abou Dawoud [6] ] ce qui signifie : « Certes cette communauté se séparera en soixante-treize groupes, soixante-douze sont en enfer et un seul est au paradis. C'est la majorité »

La parole de Ach-Chafi^iyy n'est donc pas à prendre dans l'absolu, mais elle fut dite à propos des innovateurs qadariyyah et autres, qui sont passés à côté des textes du Livre et de la Sounnah et qui se sont enfoncés dans les passions corrompues. Par contre, le kalam qui est conforme au Livre (le Qour'an) et à la Sounnah, éclaircissant les vérités de la Chari^ah lorsque apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants dans leur totalité et cela Ach-Chafi^iyy ne l'a pas blâmé. Il le maîtrisait et le comprenait, il a d'ailleurs débattu avec Bichr Al-Mariciyy et Hafs Al-Fard et les a brisés.

L'Imam, le Hafidh Ibnou ^Açakir, dans son livre qu'il a écrit pour défendre l'Imam Al-'Ach^ariyy et dans lequel il a élucidé les mensonges de ceux qui l'avaient calomnié, a dit textuellement [7] ce qui signifie : « Le kalam blâmable, c'est le kalam des gens des passions et ce que brodent les maîtres en innovations périlleuses. Quant au kalam qui est conforme au Livre et à la Sounnah, éclaircissant les vérités des fondements (al-'ousoul) lorsqu'apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants et ceux qui le connaissent, Ach-Chafi^iyy le maîtrisait et le comprenait et il a argumenté avec nombre de ceux qui ont innové, il les a laissés sans répliques jusqu'à ce qu'ils furent cassés » fin de citation.

Puis il a cité, par une chaîne de transmission jusqu'à Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman qui a dit : « J'étais en présence de Ach-Chafi^iyy et Abou Sa^id m'a dit : sache que sont présents ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi l-Hakam, Youçouf Ibnou ^Amr Ibni Yazid et Hafs Al-Fard, celui que Ach-Chafi^iyy appelle l'Ecarté (Al-Mounfarid). Alors Hafs Al-Fard a questionné ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi l-Hakam et lui a dit : « Qu'est ce que tu dis au sujet du Qour'an ? » Il a refusé de lui répondre. Alors il a posé la question à Youçouf Ibnou ^Amr qui ne lui a pas répondu et tous deux ont désigné Ach-Chafi^iyy. Il a alors posé la question à Ach-Chafi^iyy. Ach-Chafi^iyy lui a donné des preuves, le débat fut long. Ach-Chafi^iyy avait des arguments sans répliques sur le fait que Al-Qour'an, la parole de Allah, n'est pas créé, et il a déclaré mécréant Hafs Al-Fard. » Ar-Rabi^ a dit : « J'ai rencontré Hafs dans la mosquée après ce qui s'était passé, il a dit : Ach-Chafi^iyy a voulu me faire exécuter » fin de citation.

Si quelqu'un dit : Certains gens du Salaf ont blâmé la science du kalam. Il a été rapporté en effet de Ach-Chou^biyy qu'il a dit : « Celui qui se met en quête de la science de la religion par le kalam deviendra athée, celui qui cherche la fortune par l'alchimie fera faillite et celui qui rapporte les hadith gharib, il mentira ». Des paroles semblables ont été rapportées de l'Imam Malik et du juge Al-Qadi Abou Youçouf, le compagnon de l'Imam Abou Hanifah. Nous disons : Le Hafidh Abou Bakr Al-Bayhaqiyy a répondu à cela en disant [8] : « En fait par le kalam, ils ont visé le kalam des gens innovateurs, car à leur époque, ce sont les gens innovateurs qui étaient connus par le kalam, alors que les gens de la Sounnah s'y engageaient rarement, jusqu'à ce que, plus tard, ils furent obligés de le faire » fin de citation. Ibnou ^Açakir a dit [9] : C'est une façon de répondre sur ce point et on en aura assez dit en signalant que celui qui l'a dit n'est autre que Abou Bakr Al-Bayhaqiyy qui faisait partie des gens fiables, qui rapportent les paroles du Prophète et qui ont eu la connaissance. Le fait que certains gens du Salaf aient blâmé le kalam peut s'expliquer par le fait qu'ils ont voulu dire que la personne ne se contente pas de la science du kalam et délaisse l'apprentissage de la science de la jurisprudence, le fiqh par lequel on parvient à connaître ce qui est licite (halal) et ce qui est illicite (haram) en refusant d'accomplir ce qu'elle a eu l'ordre de faire parmi les lois de l'Islam, en ne se conformant pas à faire ce que le Législateur (le Prophète Mouhammad ) à ordonné de faire et sans abandonner ce qu'il a interdit parmi les lois. Il m'a été déjà rapporté que Hatim Al-'Asamm qui faisait partie des vertueux ascètes et des gens de science qu'il a dit : « Le kalam est la base de la religion, la jurisprudence (al-fiqh) est sa branche et travailler avec est son fruit. Celui donc qui se contente du kalam sans la jurisprudence et le travail, il s'égarera ; celui qui se contente de travailler sans le kalam et la jurisprudence, il fera des innovations ; celui qui se contente de la jurisprudence sans le kalam et le fait de travailler avec, il tombera dans les grands péchés ; et celui donc qui se consacre à tous les domaines, celui-là il s'en tirera. » Des paroles semblables ont été rapportées sur Abou Bakr Al-Warraq.

L'Imam Abou Hanifah que Allah l'agrée a comme livres : Al-Fiqhou l-'Akbar, Ar-Riçalah, Al-^Alim wa l-Mouta^allim et Al-Wasiyyah. Concernant ce dernier livre, il y a eu beaucoup de divergences quant à son attribution à l'Imam, certains niant catégoriquement son attribution à l'Imam et prétendant qu'il n'est pas de son œuvre, certains l'attribuant à Mouhammad Ibnou Youçouf Al-Boukhariyy surnommé Abou Hanifah. Cela, c'est ce que disent les mou^tazilah. Or il contient des arguments qui annulent leurs textes invalides et leurs prétentions que l'Imam serait des leurs c'est-à-dire aurait leur croyance , comme cela a été mentionné dans le livre Al-Manaqibou l-Kardariyyah. L'Imam Abou Hanifah et ses deux compagnons sont les premiers à avoir parlé avec largesse des fondements de la religion. Il maîtrisait cela par les arguments tranchants dès le début des cents premières année. En effet, dans At-Tabsiratou l-Baghdadiyyah [10] il y a : « Les premiers parmi les gens de la Sounnah, spécialistes de jurisprudence (al-faqih) à avoir utilisé le kalam, ce sont Abou Hanifah et Ach-Chafi^iyy. Le premier des deux a écrit Al-fiqhou l-'Akbar et Ar-Riçalah pour soutenir les gens de la Sounnah contre Mouqatil Ibnou Soulayman, celui qui a fait une exégèse du Qour'an et qui était anthropomorphiste les anthropomorphistes sont ceux qui croient que Allah est un corps qui a une quantité et des limites et il a débattu avec les groupes de khawarij, de rawafid, de qadariyyah et de dahriyyah dont les apôtres se trouvaient à Bassora (Al-Basrah), ville vers laquelle il a voyagé plus d'une vingtaine de fois pour les briser par les preuves éclatantes. Il a atteint dans le kalam la science du tawhid un degré tel qu'il a été celui qu'on désigne parmi les gens et ses élèves distingués l'ont pris comme modèle. »

Dans Al-Manaqibou l-Kardariyyah d'après Khalid Ibnou Zayd Al-^Oumariyy, il est rapporté ceci : Abou Hanifah, Abou Youçouf, Mouhammad Zoufar et Hammad Ibnou Abi Hanifah ont cassé les gens, c'est-à-dire qu'ils ont réduit les irréguliers à se taire et ce sont des Imams dans la science. D'après l'Imam Abou ^Abdi l-Lah As-Saymariyy, l'Imam Abou Hanifah était le porte-parole (al-moutakallim) de la communauté du Prophète de son époque et leur spécialiste de la jurisprudence en ce qui concerne le licite et l'illicite.

Ces cinq livres ne sont pas, en fait, de l'Imam Abou Hanifah lui-même, mais ce qui est vraisemblable, c'est que les thèmes cités dans ces livres sont les prescriptions que l'Imam a dictées à ses compagnons tels que Hammad, Abou Youçouf, Abou Mouti^ Al-Hakam Ibnou ^Abdi l-Lah Al-Balkhiyy et Abou Mouqatil Hafs Ibnou Salam As-Samarqandiyy. Ce sont eux en effet, qui les ont rassemblés, puis un groupe d'Imams tel que Isma^il Ibnou Hammad, Mouhammad Ibnou Mouqatil Ar-Razi, Mouhammad Ibnou Sama^ah, Nousayr Ibnou Yahya Al-Balkhiyy, Chaddad Ibnou l-Hakam et d'autres encore, les ont reçus par transmission de leur part jusqu'à ce qu'elles arrivent par chaînes de transmissions sûres à l'Imam Abou Mansour Al-Matouridiyy. Si quelqu'un les attribue donc à l'Imam Abou Hanifah, c'est valable car c'est lui qui a dicté ces thèmes à Abou Mouti^ Al-Balkhiyy et aux autres. Celui qui les attribue à d'autres qui sont de sa génération ou de ceux qui sont venus après lui, c'est valable aussi car c'est eux qui les ont rassemblés. Cela a été cité par le Faqih, Mouhaddith et linguiste Mouhammad Mourtada Az-Zabidiyy.

Az-Zarkachiyy dans son livre Tachnifou l-Maçami^ a dit : « Certes, les Imams se sont levés pour répliquer aux gens des mauvaises innovations et de l'égarement. Ach-Chafi^iyy a écrit son livre Al-Qiyas dans lequel il a répondu contre ceux des athées qui ont dit que le monde n'a pas de commencement. Il y a aussi son livre Ar-Raddou ^ala l-Barahimah (La réponse aux Brahmanes) et autres encore. De Abou Hanifah il y a le livre Al-Fiqhou l-'Akbar et le livre Al-^Alim wa l-Mouta^allim dans lequel il a répondu contre les irréguliers. De même Malik a été questionné sur des points de cette science et a répondu de la façon correcte ainsi que l'Imam Ahmad » fin de citation.

Le maître des Mouhaddith de son époque Mouhammad Ibnou Isma^il Al-Boukhariyy -mort en l'an 256 de l'hégire- a écrit le livre Les actes des esclaves sont créés (Khalqou 'Af^ali l-^Ibad). Le Mouhaddith Nou^aym Ibnou Hammad Al-Khouza^iyy qui vivait à l'époque de l'Imam Ahmad - qui mourut dans la prison de Al-Wathiq en l'an 228 de l'hégire - a écrit un livre répondant aux jahmiyyah et à d'autres. Le Mouhaddith Mouhammad Ibnou 'Aslam At-Touçiyy - mort en l'an 242 de l'hégire - qui était aussi de l'époque de l'Imam Ahmad, a écrit en répondant aux jahmiyyah. Ils ont répondu contre les mou^tazilah. Trois savants des gens de la Sounnah de l'époque de l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal l'ont fait encore : Al-Harith Al-Mouhaçibiyy, Al-Houçayn Al-Karabiciyy et ^Abdou l-Lah Ibnou Sa^id Ibni Koullab - mort peu après l'an deux cent quarante de l'hégire -, le premier d'entre eux se distinguant aussi par son rang élevé dans le soufisme.

Les deux Imams de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah à leur époque et ensuite jusqu'à nos jours, Abou l-Haçan Al-'Ach^ariyy et Abou Mansour Al-Matouridiyy ont écrit de précieux ouvrages pour répondre aux différents groupes d'innovateurs dans la croyance et aux contradicteurs de l'Islam, fournis en arguments textuels et rationnels. Le premier d'entre eux s'est distingué par ses nombreux débats avec les mou^tazilah à Al-Basrah, ville dans laquelle il a affaiblit leur puissance et diminué leur nombre. La mort de Al-'Ach^ariyy eut lieu en l'an trois cents vingt quatre de l'hégire, quant au Chaykh Abou Mansour il est décédé peu après la mort de Al-'Ach^ariyy.

Leurs disciples après eux ont écrit des centaines de volumes pour répondre aux innovateurs dans la croyance et aux contradicteurs de l'Islam avec beaucoup d'arguments et de nombreux débats grâce auxquels ils ont cassé les mou^tazilah qui furent les plus opiniâtres parmi les groupes d'innovateurs, tout comme ils ont brisé les autres innovateurs, les dahriyyah, les philosophes et les charlatans. Ils ont levé l'étendard de la voie (al-madh-hab) de Al-'Ach^ariyy à l'Est et à l'Ouest. Les plus célèbres d'entre eux à l'avoir répandu sont trois : le maître Abou Bakr Ibnou Fourak, Abou Ishaq Al-Isfarayiniyy et le juge Al-Qadi l'Imam Abou Bakr Al-Baqil-lani. Les deux premiers l'ont répandu à l'Est et le Qadi l'a répandu à l'Est et à l'Ouest. A peine le cinquième siècle était-il arrivé que la 'Oummah Islamique était soit 'Ach^arite soit Matouridite, d'où n'a déviée qu'un petit nombre de mou^tazilites, une bande d'assimilationnistes (mouchabbihah) qui assimilent Allah à Ses créatures et un groupe de khawarij. Tu ne trouveras donc pas un seul savant expert en authentification ou un spécialiste de la jurisprudence (faqih) scrupuleux qui ne soit 'Ach^arite ou Matouridite.

Certes l'état de ces négateurs de la science de al-kalam est celui décrit par la parole du poète à leur sujet : Ont blâmé la science du kalam des gens qui n'ont pas de raison Et sur elle, s'ils la blâment, point de répercussion Il ne porte pas atteinte au soleil du matin se levant à l'horizon, S'il n'en voit pas la lumière, celui qui n'a pas de vision


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[1] Al-Boukhariyy a cité dans son Sahih : Livre de la Croyance : Chapitre de la Parole du Prophète : ('ana 'a^lamoukoum bi l-Lahi wa 'akhchakoum lah)

[2] qui croient que Allah est un corps mais se gardent bien de le dire.
[3] Les matérialistes sont ceux qui disent que ce monde est venu par hasard ou par la nature et qu'il n'a pas de créateur.
[4] Al-Bayhaqiyy l'a sorti dans Al-'Asma'ou wa s-Sifat » (Les Noms et les Attributs de Allah) p.420.
[5] Ibnou ^Açakir a sorti ses différentes chaînes de transmissions dans son livre Tabyinou kadhibi l-mouftari (l'Elucidation du Mensonge du Calomniateur) p.337.
[6] Abou Dawoud l'a sortie dans ses Sounan : Livre de As-Sounnah : chapitre Charhou s-Sounnah.
[7] Tabyinou Kadhibi l-Mouftari p/339.
[8] Tabyinou kadhibi l-mouftari de Ibnou ^Açakir p/334.
[9] Tabyinou kadhibi l-mouftari de Ibnou ^Açakir p/334.
[10] Ousoulou d-Din p/308.

samedi 20 octobre 2007

La bonne volonté pour faire le bien et les actes d'obéissance et pour satisfaire aux besoins des musulmans

Certes, l'Islam est une religion éminente. Allah nous a donné dans cette religion une Loi dans laquelle réside notre bien et notre réussite dans le bas-monde et dans l'au-delà. Allah agrée pour nous cette religion éminente qui est toute entière de bien et de perfection. C'est la religion de tous les prophètes et il y a dans cette religion la réussite et le bien, le succès pour les individus et les sociétés en toute époque et en tout lieu. Ainsi quoi qu'essayent les ennemis de l'Islam pour susciter des doutes, ils ne font que les susciter contre eux, et bien qu'ils essaient de porter atteinte ou de ruser contre cette religion et contre ceux qui suivent cette religion, malgré leurs tentatives de propager de fausses rumeurs et des calomnies, il n'y a pas de doute qu'ils restent dans l'égarement, incapables de trouver dans la religion de Allah un seul défaut ou une seule imperfection.
Allah a incité Ses esclaves croyants dans le Qour'an honoré à faire preuve de bonne volonté pour oeuvrer en bien et faire les actes d'obéissance, et à s'empresser de les faire. A ce sujet, il y a la parole de Allah [sourat 'Ali ^Imran / 133] ce qui signifie : "Empressez-vous de rechercher le pardon de votre Seigneur, pour un paradis dont la largeur fait l'étendue des cieux et de la terre et qui a été préparé pour ceux qui font preuve de piété", ainsi que Sa parole soubhanah [sourat Al-Mouzammil / 20] ce qui signifie : "Ce que vous présenterez pour vous en bien, vous le retrouverez au jour du jour du jugement, et mieux encore, avec une plus grande récompense", et Sa parole ^azza wa jall [sourat Al-Hajj / 77] ce qui signifie : "Faites le bien, puissiez-vous avoir la réussite".

De même, le Prophète a incité sa communauté à faire le bien à être rapide à l'accomplir afin que ces biens soient une provision pour la résidence de l'au-delà. Ainsi il a dit [rapporté par Mouslim] ce qui signifie : "Empressez-vous pour les œuvres de vertu parce qu'il viendra des dissensions semblables à des pans de nuits obscures pendant lesquelles l'homme sera au matin croyant et parviendra au soir mécréant et il sera au soir croyant et il parviendra au matin mécréant, il vendra sa religion pour quelque chose de ce bas-monde".

Le Messager a accordé une grande importance à l'organisation des relations sociales entre les musulmans, pour renforcer les liens de la société islamique pour que cette société soit forte grâce à ses individus, telle des pierres cohérentes qui se soutiennent les unes les autres, et pour que l'amour, la solidarité, l'entraide, la coopération, la fraternité et la miséricorde lient ses individus.

Parmi les choses que le Messager de Allah a incité sa communauté de faire, auxquelles il a encouragé et en lesquelles réside un appel à une solidarité sociale qui entraîne l'amour, il y a le maintien des liens avec ses proches parents et la visite du malade musulman. Ainsi il a dit [rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak] ce qui signifie : "Pas un homme qui rende visite à un malade le soir sans que sortent avec lui soixante-dix mille anges qui demandent le pardon pour lui jusqu'au matin et sans qu'il ait un jardin au paradis et nul qui sorte au matin, sans que sortent avec lui soixante-dix mille anges qui demandent le pardon pour lui jusqu'au soir et sans qu'il ait un jardin au paradis". Ainsi ce jardin que Allah donne à ce musulman au paradis vaut mieux que le bas-monde et tout ce qu'il contient. En effet, il n'y a pas un arbre au paradis sans que son tronc ne soit en or. Or les fruits des arbres au paradis ne sont pas clôturés ni interdits, pour l'éternité.

Le Prophète éminent a incité sa communauté également à œuvrer dans les œuvres de bien et les actes de vertu et à satisfaire aux besoins des musulmans, ces besoins dans lesquels il y a du bien et un renforcement de la société, de la solidarité sociale, de l'amour et de la fraternité entre les individus musulmans, quelles que soient leurs couleurs ou leurs langues. Voilà ceux que l'Islam a réunis et que Allah a rendu frères dans cette religion. Il a fait que le plus honorable d'entre eux, c'est celui qui fait le plus preuve de piété et c'est celui d'entre eux qui est le plus fort à faire les actes de bien et d'obéissance. Il les a incités à corriger les différends qui peuvent se produire entre eux, ainsi Il dit [sourat Al-Houjourat / 10] ce qui signifie : "Certes, les croyants sont des frères, alors réparez ce qu'il y a entre vos frères et craignez Allah, peut-être vous accordera-t-Il Sa miséricorde".

Le Prophète a dit en incitant sa communauté à faire le bien et à satisfaire aux besoins des musulmans [rapporté par l'accord des Traditionalistes] ce qui signifie : "Le musulman est le frère du musulman, il ne fait pas preuve d'injustice à son égard ; celui qui satisfait aux besoins de son frère, Allah satisfait à son besoin, et celui qui sauve un musulman d'une difficulté, Allah le sauve d'une des difficultés du jour du jugement ; et celui qui ne dévoile pas un musulman, Allah ne le dévoile pas au jour du jugement".

vendredi 19 octobre 2007

Exposé de la façon de prendre la science de la religion



Sache qu'il est un devoir pour toute personne responsable d'apprendre une part de la science de la religion qu'aucune personne responsable (moukallaf) ne peut se dispenser d'apprendre. Cette part se classe en science de la croyance et en science des lois.

Parmi les choses qu'il est un devoir pour la personne responsable de connaître et de croire parmi les choses de la croyance, il y a :

La foi en Allah et en ce qui est venu de la part de Allah et la foi en le Messager de Allah et en ce qui est venu du Messager de Allah. C'est par exemple la connaissance des deux témoignages et des attributs de Allah qu'il est obligatoire de connaître, la connaissance que Allah est exempt ta^ala de ce qui ne convient pas à Sa dignité et ce qui est du même ordre. C'est porter foi au Messager de Allah Mouhammad en tout ce qu'il a transmis de la part de Allah, que ce soit les nouvelles de ceux qui nous ont précédés ou les choses qui auront lieu entre la mort et la résurrection ou au jour du jugement, ou concernant l'autorisation ou l'interdiction des choses et ce qui est semblable à cela, ainsi que la connaissance des choses qui font sortir de l'Islam, par exemple les sortes de mécréances et comment s'en garder. Parmi ce qu'il est un devoir de connaître en matière de lois, il y a la connaissance des lois de la prière comme conditions de validité, piliers et causes d'annulation, la connaissance de la purification et des choses de ce genre.

Ces choses-là ne se prennent pas par la lecture des livres, car il se peut qu'il y ait dans ces livres que les gens lisent des insinuations tendancieuses et des calomnies à l'encontre de la religion. Il se peut également que les gens en comprennent quelque chose qui contredit ce qu'elle était chez les gens du Salaf ou du Khalaf qui l'ont transmise de la communauté, chaque génération transmettant de la génération précédente, ce qui conduirait donc à une adoration corrompue. Il se peut encore que les gens tombent dans l'assimilation de Allah à Ses créatures, qu'ils Lui donnent des équivalents, qu'ils tombent dans la mécréance et l'égarement. Concernant tout cela, ce n'est pas la voie d'apprentissage que les gens du Salaf et du Khalaf ont empruntée. Le Hafidh Abou Bakr Al-Khatib Al-Baghdadiyy, un des plus grands spécialistes de la transmission du hadith a dit : « La science ne se prend que de la bouche des savants (al-^oulama') ».

Il est par conséquent indispensable de faire l'apprentissage des choses de la religion auprès d'un connaisseur fiable qui a pris lui-même d'une personne fiable et ainsi de suite jusqu'aux compagnons. Certains gens du Salaf ont dit : « Celui qui prend le hadith des livres on l'appelle "bouquineur" (sahafiyy) et celui qui prend le Qour'an du Moushaf on l'appelle "coraniste" (mous-hafiyy) et on ne l'appelle pas récitant (qari') ». Et le Messager de Allah a dit :
[rapporté par Al-Boukhariyy dans son Sahih : livre la science : chapitre la science avant la parole et les actes] ce qui signifie : « Celui à qui Allah prédestine le bien, Il fait qu'il approfondit sa science de la religion, la science ne vient que par l'apprentissage et la science des lois par la transmission orale des sciences des lois ».

Mouslim a rapporté dans son sahih, Introduction, démonstration que la transmission par chaîne de transmission orale fait partie de la religion, que l'on ne retient les versions que des gens fiables, que dire du mal des rapporteurs par ce qui est véritablement en eux est licite et que c'est de surcroît un devoir, ceci ne constitue pas une médisance interdite et encore moins un détournement de la sainte Chari^ah. Il a donc rapporté de Ibnou Sirin qu'il a dit : « Certes cette science est la science de la religion, faites donc particulièrement attention de qui vous prenez votre religion. »

Si l'on entend d'un savant une parole divergeant de la religion, il incombe donc à celui qui l'a entendue de l'avertir au sujet de son erreur s'il a l'assurance que cela ne va pas entraîner un mal supérieur. Et certes Allah ta^ala dit [sourat 'Ali ^Imran / 110] ce qui signifie : « Vous êtes la meilleure communauté qui ait été amenée à émerger pour les gens, vous ordonnez le bien et vous interdisez le mal, et vous croyez en Allah ».

Allah tabaraka wa ta^ala a donc fait l'éloge de la communauté de Mouhammad par cette caractéristique. Ainsi, le savant, le pieux, celui qui conseille les gens, celui qui aime sa religion, qui a des scrupules et qui craint Allah, s'il se trompe et qu'on lui montre son erreur même devant les gens en assemblée, il revient sur son erreur et en donne l'explication aux gens.

Sa^id Ibnou Mansour [1] a rapporté ainsi que Al-Bayhaqiyy [2] de Ach-Chou^biyy qu'il a dit : « ^Oumar Ibnou l-Khattab faisait un discours, il a donc loué Allah ta^ala et fait Son éloge et il a dit : « N'exagérez pas concernant la dot des femmes ! Et certes on ne me rapportera pas que quelqu'un a versé davantage que ce que le Messager de Allah a versé ou plus que ce qu'on lui a versé, sans que je remette ce qui excédera au Trésor des musulmans ». Puis il est descendu mais une femme de Qouraych se présenta à lui et lui dit : « Ô Emir des Croyants, est-on plus en droit de suivre le Livre de Allah ou ta parole ? » Il a dit : « Bien sûr le Livre de Allah ta^ala, qu'est-ce que ceci ? » Elle dit : « Tout à l'heure, tu as interdit aux gens de surenchérir concernant la dot des femmes, or Allah ta^ala dit dans son Livre [sourat An-Niça' / 20] ce qui signifie : « Et si vous avez donné à l'une d'elle un quintal, alors n'en reprenez rien ».
^Oumar a dit : « Chacun est plus versé dans la science des lois que ^Oumar » -deux ou trois fois- puis il est retourné sur le minbar et a dit aux gens : « Certes je vous interdisais d'exagérer concernant la dot des femmes, eh bien que l'homme fasse avec son bien ce que bon lui semble » fin de citation.
[1] Sounan de Sa^id Ibnou Mansour : livre du mariage : chapitre ce qui a été transmis concernant la dot.
[2] Sounan de Al-Bayhaqiyy : livre de la dot : il n'y a pas de temps pour la dot qu'elle soit importante ou faible

"Al-Mawlid" La commémoration de la naissance honorée


La louange est à Allah Celui Qui nous a fait la grâce de l'apparition du maître de l'humanité, la fierté de Rabi^ah et de Moudar et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté soient accordées à notre maître Mouhammad, celui pour lequel la lune s'est fendue, celui que la pierre a salué et à l'appel duquel l'arbre s'est déplacé.
Que Allah magnifie le degré du rang de Mouhammad et qu'Il lui accorde un mérite élevé.

قال الله تعالى :
« إِنَّ اللهَ وَمَلائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ ءامَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا (56) »
سورة الأحزاب [33]

Dans le Livre exempt de contradiction, Il dit à Sa création ce qui signifie : « .... Invoquez Allah et demandez qu'Il l'élève encore davantage en degré ».


En ces jours revient à nous un heureux souvenir, le souvenir de la naissance du Bien-aimé de Allah, la meilleure des créatures, notre maître Mouhammad
Quelle occasion éminente que les musulmans fêtent dans les orients de la Terre et ses occidents, par remerciement envers Allah ta^ala pour avoir fait apparaître notre maître Mouhammad à ce bas-monde.

La célébration de la naissance (Mawlid) du Prophète compte parmi les bonnes innovations. Cette pratique n'existait pas à l'époque du Prophète ni à l'époque qui l'a suivie. Mais elle fut innovée aux débuts du septième siècle de l'hégire. Le premier à l'avoir innovée fut le roi de 'Irbil. Il était savant, pieux, courageux et il est surnommé Al-Moudhaffar. Il réunit pour cela beaucoup de savants, parmi lesquels il y avait des gens du Hadith et des soufis véridiques. Les savants des orients de la terre et de ses occidents l'ont approuvé. Il y a parmi eux le Hafidh 'Ahmad Ibnou Hajar Al-^Asqalaniyy et son élève le Hafidh As-Sakhawiyy ainsi que le Hafidh As-Souyoutiyy et d'autres encore.

Le Hafidh As-Sakhawiyy a cité dans son livre Al-Fatawa que la commémoration du Mawlid a été innovée après les trois premiers siècles. Par la suite, les gens de l'Islam dans les grandes villes des différents pays n'ont pas cessé de commémorer le Mawlid, de donner les différentes sortes d'aumônes durant ses nuits, et de s'appliquer à la lecture de l'histoire de sa noble naissance, et tous les mérites largement répandus rejaillissaient sur eux grâce à ses bénédictions.

Le Hafidh As-Souyoutiyy [Al-Hawi li l-Fatawa, 1/189-197] a une lettre qu'il a appelée Housnou l-Maqsad fi ^Amali l-Mawlid Le bon objectif dans l'accomplissement du Mawlid, il a dit ce qui signifie : « La question a été posée sur le fait de commémorer la naissance honorée au mois de Rabi^ou l-'Awwal, quel est son jugement du point de vue de la Loi de l'Islam ? Est-ce une chose louable ou blâmable ? Est-ce que celui qui le commémore a des récompenses ou non ? La réponse d'après moi est la suivante : la commémoration de la naissance (Mawlid) à l'origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu'il est possible de réciter du Qour'an, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l'histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu'ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela, ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète , et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance. Le premier à l'innover fut le gouverneur de 'Irbil, le roi Al-Moudhaffar Abou Sa^id Koukabri Ibnou Zayni d-Din ^Aliyy Ibnou Baktakin qui était l'un des rois glorieux et des grands généreux et il a laissé de bonnes traces et c'est lui qui avait édifié la mosquée Al-Moudhaffariyy au pied de la montagne de Qasiyoun ». Fin de citation.

Ibnou Kathir [Al-Bidayah wa n-Nihayah, 3/136] a dit dans son livre d'histoire : « Il organisait – il vise le roi Al-Moudhaffar – le Mawlid honoré au mois de Rabi^ou l-'Awwal et le fêtait par une festivité grandiose. Il était magnanime, courageux, brave, sage, savant et juste, que Allah lui fasse miséricorde et qu'Il honore pour lui sa demeure dans l'au-delà. Il a dit : le chaykh Abou l-Khattab Ibnou Dahyah a composé pour lui un livre sur la naissance du Prophète qu'il a intitulé : At-Tanwir fi Mawlidi l-Bachiri n-Nadhir ; il l'a récompensé pour cela de mille dinars. L'époque de son règne s'est prolongée jusqu'à ce qu'il meurt alors qu'il faisait le siège des croisés dans la ville de ^Akka en l'an six-cent-trente et il était alors louable de conduite et de fond de cœur ». Fin de citation.

Le descendant de Ibnou l-Jawziyy cite dans Mir'atou z-Zaman que les notables parmi les savants et les soufis [Al-Hawi li l-Fatawa, 1/190] assistaient à la fête chez lui à l'occasion du Mawlid.

Ibnou Khillikan [Wafayatou l-'A^yan, 3/449] a dit dans la biographie du Hafidh Ibnou Dahyah : « Il faisait partie des notables, des savants et des plus réputés des gens qui ont un mérite. Il est venu du Maghreb et il est entré au pays du Cham et de l'Irak. Il est passé par 'Irbil en l'an six cent quatre ; il a trouvé son roi glorieux Moudhaffirou d-Din Ibnou Zayni d-Din attachant une attention particulière au Mawlid du Prophète. Il a écrit pour lui le livre At-Tanwir fi Mawlidi l-Bachiri n-Nadhir et il le lui a récité personnellement. Le roi l'a récompensé de mille dinars ». Fin de citation.

As-Souyoutiyy a dit : « L'Imam des Hafidh, Abou l-Fadl 'Ahmad Ibnou Hajar a trouvé à la commémoration du Mawlid, une origine – des arguments en sa faveur – à partir de la Sounnah et je lui ai trouvé moi-même une deuxième origine... » Fin de citation.

A partir de cela, il est devenu clair que la commémoration de la naissance du Prophète (Mawlid) est une bonne innovation ; il n'y a donc pas à la blâmer sous aucun rapport. Bien au contraire, elle est digne d'être nommée une bonne tradition (sounnah haçanah) parce qu'elle fait partie des choses englobées par la parole du Messager de Allah :
(( من سنّ في الإسلام سنّة حسنة فله أجرها وأجر من عمل بها بعده من غير أن ينقص من أجورهم شىء ))

(man sanna fi l-‘islami sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouha wa ‘ajrou man ^amila biha ba^dahou min ghayri ‘an yanqousa min ‘oujourihim chay’)

ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah en aura la récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un fera cet acte après lui, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses » [rapporté par Mouslim].

(Celui qui instaure dans l'Islam une mauvaise tradition, il se chargera de son péché et il sera chargé d’un péché chaque fois que quelqu’un la refait après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés).

Même si ce hadith a été énoncé dans une circonstance précise qui est la suivante : un groupe de gens, qui ont été réduits à la misère, sont venus au Messager de Allah, habillés de vêtements rayés, déchirés par leur milieu. Le Messager ordonna qu'on leur fasse l'aumône. Il s'est alors amassé pour eux beaucoup de bien. Le Messager de Allah se réjouit de cela et dit :

(( من سنّ في الإسلام سنّة حسنة فله أجرها وأجر من عمل بها بعده من غير أن ينقص من أجورهم شىء ))

En effet, ce qui est pris en compte, c'est la généralité du terme et non le caractère spécifique de la circonstance pour laquelle le hadith a été énoncé, comme cela est établi chez les savants spécialistes de la science des fondements (al-'ousoul). Celui qui le nie refuse effectivement la vérité.

Les paroles de quelques Imams au sujet de la croyance enl'Unicité de Allah (At-Tawhid) et de Son Exemption de TouteRessemblance aux créatures.

Au nom de Allah Ar-Rahman, Ar-Rahim

Il y a dans les paroles suivantes, la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, concernant l'exemption de Allah du ressemblant (du comment) et de l'endroit. Elles constituent une réfutation de la croyance de ceux qui prétendent à tort être salafiyy - c'est-à-dire suivre les gens des trois premiers siècles de l'Hégire - .

Elles constituent un éclaircissement de la croyance des musulmans 'Ach^ariyy et Matouridiyy, qui est la croyance des compagnons et de ceux qui les ont suivis correctement qu'ils fassent partie des prédécesseurs - les gens du Salaf - ou des successeurs - les gens du Khalaf - .
Que l'on prenne garde aux perturbateurs qui sont poussés et enrôlés par les assimilationnistes - les mouchabbih -, par ceux qui attribuent à Allah le corps - les moujassim – et qui renient l'invocation de Allah par les êtres de vertu - le tawassoul - .
Que l'on prenne garde également aux nombreux ouvrages et livrets truffés d'égarements et de mensonges en contradiction avec la croyance des musulmans. Et ne soyons pas trompés par la décoration de ces livrets avec des couleurs vives et éclatantes car ils mènent à leur perte, ceux qui n'ont pas appris la science de la religion, par ce qu'ils contiennent comme égarements de leurs auteurs, eux qui attribuent à Allah les caractéristiques des corps et qui renient le tawassoul.

Notre maître Abou Bakr As-Siddiq (décédé en l'an 13 de l'Hégire),a dit :Ce qui signifie : « Reconnaître son incapacité à connaître Allah dans Sa réalité est en soi une connaissance Et chercher à atteindre Sa réalité est de la mécréance et de l'association ».

L'Imam ^Aliyy ibnou Abi Talib (décédé en l'an 40 de l'Hégire), a dit :Ce qui signifie : « Certes, Allah a crée le Trône -Al ^Arch - par manifestation de Sa puissance et ne Se l'est pas attribué comme endroit pour Lui-même ».

L'Imam Abou l-Haçan Al 'Ach^ariyy (260 – 324 H), que Allah l'agrée, a dit :Ce qui signifie : « La première chose qu'il est du devoir de l'esclave, c'est de connaître Allah - c'est-à-dire selon ce qui est digne de Lui -, Son Messager et la religion qu'Il agrée ».

Et il a dit aussi dans le livre An-Nawadir :Ce qui signifie : « Celui qui a cru que Allah est un corps, il ne connaît pas son Seigneur et certes, il est mécréant en Allah ».

Le Chaykh ^Abdou l-Wahid ibnou ^Achir Al 'Ansariyy Al 'Ach^ariyy Al Malikiyy, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Ce qui signifie : « Le premier des devoirs pour celui qui est responsable, capable de raisonner, c'est de connaître Allah et les Messagers ainsi que les attributs à propos desquels Il a donné des preuves ».

Et il a dit également : Ce qui signifie : « Il est obligatoire [selon la raison] s'agissant de Allah l'existence, l'exemption de début de même que l'exemption de fin, le non-besoin absolu, son exemption de toute ressemblance avec Ses créatures, sans pareil. L'unicité de par Lui-même, de par les attributs et les actes, une puissance, une volonté, une science et une vie,une ouïe, une parole, une vue Lui sont obligatoires ».

L'Imam Abou Hamid Al Ghazaliyy (450 – 505 H), que Allah lui fasse miséricorde, a dit :Ce qui signifie : « L'adoration n'est valable qu'après avoir connu Celui Qui est adoré - c'est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ».

Et il a dit également : Ce qui signifie : « Rien n'est tel que Lui et Lui n'est pareil à rien. Il n'est pas limité par la quantité, Il n'est pas contenu dans les limites, les directions ne L'englobent pas, les terres et les cieux ne le contiennent pas ».

L'Imam Ach-Chafi^iyy (150 - 204 H), que Allah l'agrée, a dit :
Ce qui signifie : « Celui qui cherche à connaître son Créateur et qui est parvenu à un être qu'il imagine par son imagination, celui-là est assimilationniste – mouchabbih – et celui qui en arrive à la négation totale, celui-là est athée, négationniste et celui qui est parvenu à l'existence d'un Etre et a reconnu son incapacité à atteindre Sa réalité, celui-là est croyant, qui a la croyance en l'unicité de Allah ».

L'Imam Abou Hanifah (80 – 150 H), que Allah l'agrée, a dit :Ce qui signifie : « Il est impossible que le Créateur ait une ressemblance avec ce qu'Il crée ».

L'Imam Dhou n-Noun Al Misriyy, (qui a reçu la science par transmission de l'Imam Malik dans le deuxième siècle de l'Hégire et qui est décédé en 245 H), que Allah l'agrée, a dit : Ce qui signifie : « Quoi que tu imagines en ton esprit, Allah en est différent ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy - L'auteur du célèbre traité sur la croyance - (227 - 322 H), que Allah lui fasse miséricorde, a dit :Ce qui signifie : « Celui qui attribue à Allah un des attributs des humains, alors certes il a commis de la mécréance. Celui qui a bien compris cela aura tiré une morale et se sera abstenu de dire des paroles similaires à celles des mécréants, il aura su que Allah avec Ses attributs n'est pas tel que les humains ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy a également dit : Ce qui signifie : « Certes Allah est unique, Il n'a pas d'associé (c'est-à-dire qu'il s'agisse de Lui-même, de Ses attributs, de Ses actes) et rien n'est tel que Lui, rien ne Le rend incapable, et il n'y a pas d'autre dieu que Lui, Il est de toute éternité, exempt de début, Il est éternel, exempt de fin, Il n'est pas anéanti et Il ne meurt pas et n'a lieu que ce qu'Il veut, les imaginations ne parviennent pas à le concevoir, les esprits n'atteignent pas Sa réalité et Il n'a aucune ressemblance avec les gens ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy dans son traité de la croyance page 9 a dit :Ce qui signifie : « Il est exempt des limites, des fins, des extrémités, des organes, grands ou petits. Il n'est pas contenu dans les six directions comme le sont toutes les créatures ».

Le grand savant Mouhammad ibnou Mayyarah Al Malikiyy a dit dans le livre Ad-Dourrou th-Thamin wa l-Mawridou l-Ma^in, commentaire du livre Al-Mourchidou l-Mou^in ^ala d-Dourouriyyi min ^Ouloumi d-Din du Chaykh ^Abdi l-Wahid ibni ^Achir Al 'Ansariyy Al 'Ach^ariyy Al Malikiyy, que Allah leur fasse à tous deux miséricorde :Ce qui signifie : « Les gens de la vérité ont été unanimes dans leur totalité que Allah ta^ala n'a pas de direction, Il n'a donc ni haut, ni bas, ni droite, ni gauche, ni devant et ni derrière ».

L'Imam Al Jouwayniyy, dans le livre Al 'Irchad (419 - 478 H), a dit : ce qui signifie : "La voie des gens de la vérité dans leur totalité est que Allah, soubhanahou wa ta^ala, est exempt de la localisation et de la caractérisation par les directions".

L'Imam Al ^Izz Ibnou ^Abdi s-Salam (m. en 660 H) - surnommé le Sultan des savants - a dit au sujet de Allah ^azza wa jall : ce qui signifie : "Il n'est pas un corps ayant une image, ni une partie indivisible d'un corps, limitée, ayant une quantité ; Il n'a aucune ressemblance avec quoi que ce soit et rien n'a de ressemblance avec Lui ; les directions ne L'englobent pas, ni les terres ni les cieux ne Le contiennent ; Il est de toute éternité avant de créer l'endroit, Il crée le temps et Il est maintenant tel qu'Il est de toute éternité."